À quoi bon attendre d’être inséré dans la vie active pour prendre sa part citoyenne, quand on peut déjà l’activer à l’Université… et ainsi transformer sa vie étudiante ? C’est en tout cas le pari (réussi) des 1ère Assises de la vie étudiante, organisées au printemps 2022 par l’Université de Tours. Pierre « de taille » apportée à la construction du futur Schéma directeur de la vie étudiante (2023-2027), ces Assises ont invité les étudiants à « prendre leur part », dans ce grand chantier. Evidemment, les Porte-Voix étaient dans les parages… On vous raconte !
« Grande Première » dans leur catégorie, ces Assises de la vie étudiante avaient des allures de baptême du feu, traduisant la volonté de l’Université de Tours de considérer les étudiant·e·s non pas comme de simples usagers des universités, mais plutôt comme des acteur·rice·s de leur vie de campus.
Pour les organiser, l’Université avait sollicité l’association l’Intention Publique, qui, à son tour, a mobilisé ses Porte-Voix. Plusieurs jeunes Porte-Voix se sont en outre associés à l’événement, dès le départ. D’autres personnalités ressources ont également rejoint le projet, comme Xavier Bertola – qui a fait un retour poétique lors des restitutions -, ainsi que des personnalités politiques de l’Université, telles que la vice-présidente chargée des nouvelles solidarités et de la citoyenneté, Audrey Landrieve.
Côté participants, les Assises avaient fait le pari de l’ouverture. Étaient conviés : des professionnels de la vie étudiante (les « discutants ») ; des étudiant·e·s et d’autres acteur·rice·s impliqués à d’autres échelles ou intéressé·e·s par le sujet. On réunissait ainsi les conditions d’un dialogue fertile et constructif, prenant en compte la diversité des opinions.
Les Assises avaient choisi de fonctionner comme une pièce en 2 actes.
1er acte : « Faire émerger la parole étudiante » !
Comment ? En allant à la rencontre des étudiants pour une séquence de consultation itinérante des étudiant·e·s sur les campus de Tours et de Blois, en 8 temps, répartis sur 2 semaines. Sous forme d’ateliers participatifs, les étudiant·e·s pouvaient discuter par petits groupes sur des thématiques chères à leur cœur :
Ces échanges à bâtons rompus ont fait l’objet d’une restitution dans un cahier de doléances, recensant les suggestions les plus fréquemment évoquées par les étudiant·e·s.
2e acte : « Arbitrer et prioriser » !
Comment ? Grâce à une journée temps fort, le jeudi 28 avril, mettant en débat les propositions recueillies lors de la 1ère phase.
Étudiant·e·s et acteur·rice·s de la vie étudiante étaient donc mobilisés pour réfléchir ensemble à la façon dont les idées pouvaient être concrétisées. Autour des tables, il fut question de faisabilité, de délai de mise en œuvre, de moyens matériels et humains (= qui doit s’impliquer dans le projet pour lui donner plus de chance d’aboutir)… Bref, de tout ce qui, potentiellement, peut ralentir ou contrarier la concrétisation d’une belle idée.
Grâce aux éclairages des «discutants» (= les professionnels travaillant pour les services étudiants) sur les différentes propositions, mais aussi grâce à la réflexion collective, il fut possible de commencer à prioriser les actions envisagées. L’objectif étant de construire un diagramme avec des actions concrètes qui incarnent les idées des étudiant.e.s, placées sur un graphe de complexité de mise en œuvre et de temporalité.
Après une matinée d’ateliers participatifs, au cours de laquelle chacun·e a pu s’exprimer selon une approche sensible et artistique, l’après-midi s’est ouverte sur une conférence plénière. Pour chaque atelier du matin, un·e porte-parole avait été désigné pour restituer les résultats de son groupe à l’équipe présidentielle. La journée s’est achevée par un vote indicatif pour prioriser les actions.
Ces Assises de la vie étudiante ont fait ressortir 3 revendications majeures :
Des points d’alerte sur la vie citoyenne et l’engagement étudiant, ont également été soulevés :
Bien souvent réduite aux élections étudiantes, dont le taux de participation ne cesse de diminuer, l’implication des étudiant·e·s dans les processus de décisions des établissements avait besoin d’un coup d’accélérateur. Dans ce contexte, les Assises de vie étudiante sont arrivées à point nommé.
Véritable lieu de vie, le campus se doit de favoriser la socialisation et le bien être des étudiant·e·s. Penser de nouveaux espaces de participation, qui donnent du sens à la présence des étudiant.e.s sur les sites d’études, est le préalable à une part citoyenne active et féconde.
Permettons-nous d’espérer que cette démarche de concertation et de co-construction d’un SDVE (Schéma directeur de la vie étudiante) avec les étudiant·e·s soit la première pierre posée pour l’édification d’un nouveau mode de fonctionnement de l’université. Un fonctionnement qui placerait l’étudiant·e et son ressenti au cœur des enjeux et qui rendrait sa parole et son avis légitimes d’être dits et entendus. Un fonctionnement qui permettrait d’exercer déjà, au sein du campus, sa part citoyenne !
Les Assises de la vie étudiante se (la) racontent sur 👉 https://www.univ-tours.fr/campus/assises-de-la-vie-etudiante-2022